Attention aux trous lorsque le Lac Noir est gelé

Stéphane Renevey, responsable des givrés de la Gruyère, s'inquiète de trous réalisés dans la glace qui ne sont pas suffisamment signalés.

Si ces trous ne sont pas assez bien signalés, ils représentent un danger pour les promeneurs. © DR

Si vous aimez vous promener sur le Lac Noir lorsque celui-ci est gelé, attention où vous mettez les pieds! Il y a parfois de gros trous dans la glace. Certains se forment naturellement, mais d'autres sont créés par l'humain. Des pêcheurs ou des baigneurs amateurs d'eau fraîche creusent aussi parfois la glace, ce qui est autorisé.

Par contre, si ces trous ne sont pas assez bien signalés, ils représentent un danger pour les promeneurs. Stéphane Renevey, responsable des givrés de la Gruyère (groupe de personnes passionnées de baignade en eau froide) et de Frisauna, veut attirer leur attention et a fait un post en ce sens sur les réseaux sociaux. Des connaissances lui ont envoyé les photos de deux grands trous creusés à des endroits différents dans la glace du Lac Noir, d'environ un mètre sur deux, probablement pour permettre un bain en eau froide.

Si les températures de ces derniers jours ont fait fondre la surface du lac, le froid va revenir, et la glace aussi. En creusant un trou à la surface, on met en danger les randonneurs, même sur plusieurs jours. "L'eau à la surface du trou va regeler, ce qui va recouvrir l'orifice. Mais la couche ne sera pas assez épaisse pour supporter le poids d'un promeneur", s'inquiète le Bullois.

Signaler les lieux pour prévenir les accidents

Stéphane Renevey est bien placé pour comprendre l'envie de la population de faire des trous dans le lac gelé pour s'y baigner, mais il aimerait sensibiliser les gens sur l'importance de les signaler correctement aux autres usagers.

Voici ses recommandations pour sécuriser les lieux: "Pas besoin de ramener un poteau acheté en magasin! On peut trouver sur place des bouts de bois, des branchages ou des branches mortes et les placer tout autour du trou ou encore faire un petit trou dans la glace et y installer une branche à la verticale. Il faut surtout utiliser des matières naturelles car une fois que la glace aura fondu, tout va se retrouver dans l'eau". Donc on renonce au plastique ou alors on revient impérativement sur place pour le retirer avant la fonte de la glace. 

Stéphane Renevey et les membres de son groupe procèdent systématiquement ainsi après chaque baignade. En tant que précurseur de ce mouvement avec les givrés de la Gruyère, n'aurait-il finalement pas poussé d'autres personnes à tenter l'expérience et à creuser ces trous "sauvages"? "Bien sûr, les photos que nous postons sur les réseaux sociaux font rêver et nous sommes très contents que ça encourage plus de monde à faire des bains en eau froide. Mais il faut que tout soit mis en place pour éviter les accidents", insiste le Fribourgeois. 

Les risques incombent à chacun

La commune de Planfayon, en Singine, sur laquelle se trouve le Lac Noir, confirme avoir connaissance de tels trous, créés naturellement ou par intervention humaine. Mais elle rappelle que légalement, la responsabilité incombe à chaque personne qui va marcher sur le lac gelé. Elle recommande donc de s'y promener avec prudence et seulement lorsque la couche de glace est suffisamment épaisse. 

Du côté de la police cantonale, les plongeurs n'ont pas dû effectuer de mission de sauvetage pour une personne qui serait tombée dans le lac ces derniers hivers.

RadioFr. - Isabelle Taylor
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